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30 mai 2006

chemin de paix

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LE CHEMIN DE LA PAIX

Au cours du XXe siècle, l'humanité s'est engagée sur une voie nouvelle vers la paix et la justice sociale, la voie de la non-violence. Dans le passé, la lutte pour les droits de l'homme et la justice a souvent été violente. Mais la violence reproduit la culture de la guerre avec ses caractéristiques: autoritarisme, hiérarchisme, esprit d'exploitation, prépondérance du masculin, dissimulation et, surtout, mobilisation pour la destruction de "l'ennemi". Nous avons payé le prix fort - la vie de millions de gens - pour cette culture de la guerre. A présent, il nous faut construire une culture de la paix.

La culture de la paix est intrinsèquement liée à la lutte non violente. Gandhi et King l'ont appelée la "non-violence active" et ont montré que si le chemin de la liberté par la non-violence est long, il est un moyen sûr de parvenir à la paix. Dans la lutte pour une culture de paix et de non-violence, il n'y a pas d'ennemis. Chacun doit être considéré comme un partenaire en puissance et il s'agit en permanence de convaincre, par la discussion et la négociation, ceux qui adhèrent à la culture de la violence, en s'interdisant de renoncer à la lutte jusqu'à ce qu'ils rejoignent les rangs des artisans d'une culture de la paix.

Sur cette voie, de grandes dates jalonnent déjà les progrès accomplis. Certaines marquent les relations intergouvernementales. Par exemple, 1899: la Conférence de paix de La Haye, 1919: la Société des Nations, 1945: l'Organisation des Nations Unies et l'UNESCO, 1989: le Congrès sur la paix dans l'esprit des hommes, à Yamoussoukro, où pour la première fois, a été exprimée l'idée d'une "culture de la paix".

D'autres repères majeurs se situent à l'échelon national. Tel est le cas du passage de l'apartheid à un gouvernement constitutionnel non racial en Afrique du Sud, qui a galvanisé le continent africain et offert au monde un précédent. Mais il y a bien d'autres jalons, comme la révolution non violente de 1986 aux Philippines, qui vit des millions de gens sans armes, dont beaucoup étaient formés à la non-violence, affronter les chars des forces gouvernementales et obtenir la reconnaissance du verdict des urnes.

On assiste depuis quelques années à l'éclosion d'une multitude d'initiatives venant directement du terrain et qui, ensemble, peuvent former un mouvement mondial pour une culture de paix et de non-violence : initiatives visant à protéger l'environnement, à préserver l'identité et la diversité culturelles, initiatives d'éducation pour tous tout au long de la vie, initiatives de défense des droits des femmes, etc. Tous les jours, des gens participent, au niveau de leurs communautés, à une action associative non violente en faveur des droits de l'homme et de la justice sociale. Cette participation est la démocratie en action. Leurs actions sont souvent "invisibles" parce que, contrairement aux actes de violence, elles ne passent pas à la télévision, et on n'en fait pas des films à la mode. Il y a tout autour de nous des héros qui attendent d'être découverts. Ils sont, dans chaque communauté, des modèles pour les jeunes générations, des exemples vers lesquels nous devons nous tourner et dont nous avons beaucoup à apprendre.

L'idée d'une culture de paix a vu le jour en Afrique en 1989 et s'est muée, depuis, en un mouvement mondial. Elle s'est d'abord présentée sous la forme d'un appel à fonder nos actions sur les "valeurs universelles de respect de la vie, de liberté, de justice, de solidarité, de tolérance, de droits de l'homme et d'égalité entre femmes et hommes". Lorsque, avec la fin de la guerre froide, l'ONU a multiplié ses opérations de maintien de la paix dans le monde entier, l'UNESCO a aidé ses Etats membres à mettre en place des programmes nationaux pour une culture de paix. Ces programmes ont permis à d'anciens ennemis de travailler ensemble à des projets dans les domaines de l'éducation, de la communication, des sciences et de la culture.

En 1995, les Etats membres de l'UNESCO ont décidé que l'Organisation devait mettre toute son énergie au service de la culture de la paix qui constituait pour eux le grand enjeu du siècle à venir. Les pays du Nord ont commencé à s'associer à ceux du Sud pour mettre en place des programmes nationaux pour une culture de la paix. Des organisations de jeunesse, des organisations de femmes, des organisations religieuses, des médias, des parlementaires, des établissements d'enseignement et même les institutions militaires de bon nombre de régions ont adopté l'idée de la culture de la paix et en ont fait une priorité. L'Assemblée générale des Nations Unies y a porté un intérêt croissant. En 1997, elle a demandé l'établissement d'une déclaration et d'un programme d'action pour une culture de la paix et proclamé l'an 2000 Année internationale pour la culture de la paix des Nations Unies.

Faisons en sorte que l'Année internationale de la culture de la paix se transforme en une école planétaire, un processus d'apprentissage tout au long de la vie. Faisons-en une école des valeurs, des comportements et surtout de l'action concrète où nous apprendrons à obtenir justice par la non-violence et à garantir que tous les droits de l'homme deviennent pour chacun une réalité vivante.

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