Hello !
J'ai relus tes 2 mails avec grande attention en ce jour. Ils sont tellement riches en informations, que la relecture n'était pas superflue...Je te remercie de me faire participer à ton aventure.
Je vois que la "magie" du voyage et de la découverte (des lieux et des gens) t’a encensé majestueusement... Et, s'enivrer de cette magie, n'est pas un mal, mais bien un foyer qu'il faut entretenir pour que la flamme nous réchauffe , donc, en contrepartie un labeur éternel pour nourrir l'ennivrance de la découverte...
Ta vie change et l'éloignement de la famille, des proches et des amis sont cachées au début par tant de nouveautés quotidiennes. Du fait que les journées sont trop courtes. Tu as fait de superbes rencontres. Des gens uniques. Des personnages hauts en couleurs. Et, et surtout, l'or de l'or du monde à mes yeux, des gens avec une histoire. Je devrais dire avec leurs histoires et leurs vécus. AUTHENTIQUE ! Ce que je t'envie dans ces moments là. J'ai vécu la même chose à Cuba et à Tampa. Mais Cuba m'a laissé bien plus de trace dans la mémoire. Comme la participation à un rite de purification et du lavement d'un envoûtement. Mais cet homme d'un âge respectable avec ses histoires de la révolution Cubaine et du passé de l'île. Homme au charisme sans fond. Derrière le regard tendre, se cache la vision d'un passé dur.
Et à Tampa, un retour en enfance, que dis je ! au siècle passé. Dans le "blue ship", 5 musiciens noir, vieux, très vieux, forme l'orchestre qui joue la musique le la vieille Orléands. Un pur régal pour les yeux, les oreilles et l'esprit. Moment éphémère mais au combien jouissif qui marque au fer rouge la mémoire de l'homme que je suis. Voilà pour les souvenir.
Toi, tu en es déjà rempli de par ta profession. Une richesse est en toi et une autre, dans la continuité, s'offre à toi !
Tout petit garçon déjà, la sagesse des "vieux" m’attirait. A la sortie des écoles, je me rendais chez eux et j'avais souvent les 4 heures servies. Et une dame, m'a mit une pièce dans ma main. Ferme là ! Me dit elle. Ce que je fis. Ouvre la, me dit elle ! Et hop elle me prit la pièce... Et sa morale, qui certainement à laissé ces traces est celle-ci : ce que tu as dans la main, tous le monde peut te le prendre, et ce que tu as dans la tête, ça, personne ne le peut...
Ca peut paraître futile dit comme ça, mais quand tu es tout jeune, c'est différent. Et cette personne n'est pas venue comme par hasard dans ma vie. Les gens que l'on rencontre à un moment ou un autre, sont le fruit du destin de notre chemin de vie. Tour à tour, nous sommes les jalons de quelqu'un et une personne le notre... Ainsi est peut être le chemin de la vie... Dans ce monde où dans un autre parallèle, ailleurs, ou en voie de naître... Qui sait ?
La certitude que ton choix de vie est une grande expérience, de grands moments inoubliables faits de misères et de joies n'est pas le fruit du simple hasard, mais bien la suite de ton chemin de vie.
Tes messages sont pleins de chaleur et de rencontres. Aussi, de solitude, solitude de l'éloignement. C'est ainsi et c'est la contre partie plus sombre de l'autre ensoleillée.
Et dit moi si tu ressens le phénomène "étranger". Sur les trois dernières années, j'en ai vécu plus d'une en Thaïlande, où je construis mon futur après mon retour. Ici comme partout ailleurs, c'est moi l'étranger. Maintenant, je sais un peu plus ce que veut dire "intégration" "étranger" "culture" "différence sociale" et ainsi de suite... Vis tu les même choses et les sentiments ? C'est beau et troublant à la fois !
Ce qui m'a vraiment heurté dans tes récits, c'est l'histoire de ce jeune qui à été Lyncher ! Ca me rappelle une scène du film "GANGS OF NEWS YORK" où un noir subit le même sort. Rien que dans le film, la scène me heurte. Alors, que tu dis qu'en 2007 ça se réalise encore, je ne peux le concevoir et l'Homme est ainsi ! Résigné à croire que nous sommes tout juste sortit de la préhistoire sauvage...
Ici, en Thaïlande, les chauffeurs qui renversent quelqu'un, vont voir s'il est mort. Si ce n'est le cas, il lui repasse dessus. Cette pratique, je l'ai vue de mes yeux. Sans commentaires... C'est comme tu le dit, la valeur de la vie n'est pas la même. Le Thaïlandais, sont similaire au Boliviens. Seul le moment présent est valable. Demain, c'est un autre jour. Se nourrir ce jour est vital et essentiel tout au long de la journée. Leur future, s'écrira dans le moment opportun. Ainsi va la vie.
Le jour du départ approche. J'ai demandé à la police du commerce pour faire le départ de la place Pestalozzi et pouvoir offrir thé et croissants au personnes présentes. Autorisation accordée. Normalement, je serai en Thaïlande jusqu'au 22 mai. Mais mon père étant bien malade, j'ai fais le nécessaire pour rentrer plus vite. Profiter de lui. Aider ma mère. Donc le retour est pour le 26-27 avril. Je mettrais aussi ce temps à profit pour peaufiner la préparation physique et matérielle. Je sais que quelques personnes m'accompagneront en vélo jusqu'à la frontière franco-suisse.
Je te souhaite encore plein de bonheur dans cette région du monde. La langue viendra sans même que tu t'en rendre compte. C'est inné chez l'homme.
Reçoit mes amitiés.
Alain